Les chances d'une intervention américaine pendant les élections sont "inexistantes"
Par Al Mayadeen English, le 4 novembre 2024 à 00:39
Ali Hassan Khalil, membre du Parlement libanais, a déclaré que l' initiative américaine visant à mettre fin à la guerre au Liban coïncidait avec les élections présidentielles américaines, ce qui rendait ses chances de succès "inexistantes".
Dans une interview accordée à Al Mayadeen, il a déclaré :
"Il n'y a aucune différence entre parier sur le camp démocrate ou républicain des Etats-Unis et sur qui arrivera à la Maison Blanche",
soulignant que les deux partis rivalisent pour soutenir Israël.
Toutefois, il a souligné que
"le président du Parlement libanais, Nabih Berri, est ouvert à toute initiative permettant de mettre fin à la guerre" et cherche à "établir un positionnement national et à parvenir à l'unité nationale".
Faisant référence aux agissements du président américain Joe Biden et des dirigeants de l'occupation israélienne, M. Khalil a fait remarquer qu'ils ont œuvré au maintien de la "judéité de l'État", affirmant que "cette entité est l'antithèse des religions et des projets d'unité".
Il a souligné que le seul moyen de dissuasion contre l'agression israélienne contre le Liban est
"la détermination des combattants de la Résistance et les pertes infligées aux forces d'occupation, ainsi que la résilience du peuple libanais".
M. Khalil a évoqué les principes défendus par le président Berri, notant qu'ils "découlent du respect de la résolution 1701 de l'ONU comme unique mode de résolution du conflit". Il a abordé la question du déploiement de l'armée libanaise au Sud-Liban, affirmant que cela
"n'affecte pas notre engagement à résister à l'occupation israélienne" et que "notre objectif est qu'elle joue son rôle de défense".
La souveraineté du Liban, une priorité absolue
Le député libanais a également commenté le récent enlèvement d'un capitaine de navire libanais par l'armée israélienne à Batroun, déclarant que cette question relève de la responsabilité de l'armée libanaise, qui doit clarifier la violation israélienne de la souveraineté et les mesures qu'elle aurait dû prendre pour empêcher une telle opération.
M. Khalil a affirmé que le rôle de l'armée libanaise est de défendre ses positions le long de la frontière avec la Palestine occupée. Il a condamné le non-respect par Israël des résolutions internationales et sa stratégie de contrôle total de la bande de Gaza, assimilant ses pratiques à un génocide.
Abordant les stratégies militaires israéliennes, M. Khalil s'est dit convaincu que malgré la tentative de "prendre une revanche sur leur défaite de la guerre de 2006 en attaquant frontalement la Résistance", Israël ne parviendra pas à remporter la victoire sur le terrain. Il a précisé que
"les Israéliens savent qu'ils sont incapables de contrôler la situation et que la Résistance ne faiblit pas". M. Khali a affirmé : "Ils ne gagneront pas".
Il a souligné que "cet ennemi ne comprend que le langage de la force", notant la synergie entre l'action militaire et la mobilisation politique.
A cet égard, M. Khalil a affirmé
qu'"il est impossible de dissocier la résistance politique de la résistance sur le champ de bataille".
Ce qui gouverne le Liban, c'est le pacte national
M. Khalil a évoqué l'importance des sacrifices consentis par les combattants de la Résistance, affirmant que ces efforts donnent force et élan au positionnement politique. Il a affirmé que
"la Résistance n'a pas usé de sa force au Liban malgré tout le pouvoir dont elle dispose", ajoutant que "ce qui nous gouverne au Liban, c'est notre pacte national".
M. Khalil est revenu sur l'idée de certains partis de planifier l'avenir sur fond de défaite de la Résistance, ce qui est "illusoire", les appelant à reconsidérer leur position.
M. Khalil a reconnu que les Libanais font preuve d'un grand sens des responsabilités, soulignant que leur réponse aux déplacements forcés montre que le Liban est profondément interconnecté, contrairement à ce que pensent certains.
Quant aux attaques israéliennes contre les villes de Tyr et de Baalbek, il les a qualifiées d'"assassinat de l'histoire", en tentant de "détruire la civilisation libanaise".
Sur la question des élections présidentielles libanaises dans ce contexte de guerre, M. Khalil a déclaré :
"Nous n'établissons aucun lien entre ce qui se passe au niveau régional, dans le sud et les élections présidentielles libanaises",
affirmant que les événements imposent la priorité de faire cesser cette guerre.
Il a averti
qu'"il ne faut pas croire que les résultats de cette guerre modifieront les équilibres au sein du Parlement libanais et donneront naissance à un président libanais qui plaira à certains".
En conclusion, M. Khalil a insisté sur la nécessité de préserver le contrat social et politique représenté par l'accord de Taëf au Liban, qui garantit l'unité nationale.
Il a également rendu hommage au chef martyr de la Résistance, Sayyed Hassan Nasrallah, en soulignant que sa mort représente la disparition d'un homme exceptionnel, reconnaissant son rôle majeur dans de nombreux aspects de l'histoire du Liban.
Il s'est dit convaincu que
"les Libanais reconnaissent l'inestimable contribution de Sayyed Nasrallah pour son rôle déterminant dans la période à venir".